Comme on a pu le voir durant ces derniers mois, le COMEX, avec ses attaques répétées contre l’argent, est devenu notre ennemi numéro 1. Piloté par les grandes banques d’affaires comme JP Morgan ou HSBC, voir directement par les Etat-Unis pour certain, celui voit ses stocks s’effondrer continuellement. Par quels moyens tente-t-il d’affaiblir notre métal précieux ?
Qu’est ce que la Comex ? Comment ses manipulations à la baisse sur le court terme favorisent-elles une hausse sur le long terme ?
La COMEX (abréviation de New York Commodities Exchange) est la principale bourse de métaux précieux du monde. On y spécule à terme (les contrats sont appelés futures), misant sur la hausse/baisse du métal d’ici un, deux ou trois mois. À l’échéance du contrat, l’acheteurpeut soit demander la livraison physique, soit encaisser sa plus-value en dollars.
Par rapport au volume global des transactions, la COMEX stocke seulement une fraction de métal, parce que la plupart des spéculateurs se contentent de se faire régler en papier-monnaie. Les stocks d’argent physique de la COMEX ont diminué considérablement au fil du temps, et il faudrait seulement un petit nombre de demandes de livraison pour les vider complètement. Autrement dit : il n’y en a pas pour tout le monde ! Une partie seulement des acheteurs recevra du métal, les autres auront du papier, du vent, rien !
Afin d’éviter une ruée sur les derniers lingots d’argent restants, la COMEX, de mèche avec de grandes banques américaines, tente de décourager les investisseurs, en faisant chuter artificiellement les cours. Deux techniques, parfois combinées, sont employées : 1° la « vente à découvert » et 2° « l’appel de marge ».
1° « Vente à découvert » (short selling) : les prix sont poussés vers le bas artificiellement, au moyen de ventes sur papier, qui ne sont pas couvertes par du métal physique. Les vendeurs à découvert sont essentiellement de grandes banques américaines.
2° « Appel de marge » (margin call) : la COMEX demande une augmentation de l’acompte. La COMEX a plusieurs fois relevé sans préavis les exigences de dépôt d’acompte, exigeant des acheteurs de déposer des sommes plus importantes au moment de conclure le contrat. Ceux parmi les acheteurs qui n’ont pas les moyens d’augmenter immédiatement leur acompte sont ainsi obligés d’abandonner leur contrat. Leurs ventes renforcent la baisse. Les margin calls de la COMEX ont fait choir brutalement le cours de l’argent en janvier et mai 2011.
Néanmoins, ces deux tactiques se retournent à la longue contre leurs auteurs. La « vente à découvert », en maintenant le prix bas, constitue une subvention offerte aux acheteurs, une opportunité d’acheter un bien à un coût en dessous de sa valeur réelle. Les « appels de marge » de plus en plus élevés éliminent les acheteurs fragiles, car seuls ceux qui ont les reins solides (trésorerie bien garnie) restent en lice. En langage boursier : « on secoue les mains faibles », et le métal passe entre des « mains fortes ».
Les manipulations baissières de la COMEX ne feront pas long feu, car des investisseurs bien décidés et financièrement solides profitent de l’opportunité pour entrer dans le marché sous-évalué des métaux précieux. L’imposture de la COMEX prendra rapidement fin, car ses stocks seront prochainement tombés à zéro. Le grand gagnant sera alors celui qui détiendra du métal physique, car tous les papiers promettant du métal ne vaudront plus rien!
Par Louis SCHNEIDER, EUPOROS SA®Source : www.euporos.ch